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L'histoire

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Préhistoire et Antiquité: naissance du Vercors

L’histoire du peuplement du Vercors est indissociable de celle du climat et des glaciers. Les longues périodes glaciaires ainsi que le relief du massif et son accès difficile, ne permettaient pas aux hommes préhistoriques de se fixer durablement dans le Vercors avant le Néolithique qui correspond au début de la sédentarisation des hommes (à partir de 5000 ans avant le présent). Il est néanmoins possible d’établir des périodes de présence humaine durant les périodes de redoux. Sur la commune, il est attesté par la découverte d’un vase dans une anfractuosité de la résurgence de la fontaine du Renard.

Au cours du 1er millénaire avant J-C, des peuples celtes s’installe dans le massif. Les romains leur donneront le nom de « Vertacomicorii », il évoluera jusqu’à devenir le toponyme Vercors.

Le Moyen-Age: le début des 4 montagnes

Ce n’est qu’à partir de l’an mil qu’il est possible de dater une occupation humaine permanente sur le territoire des Quatre Montagnes avec l’apparition de premier seigneur – laïcs ou religieux - érigeant des mottes castrales. Le terme de Quatre Montagnes est apparu lorsque les seigneurs de Sassenage possédaient ces « montagnes » compris ici au sens de hauteurs. Elles comprenaient les quatres paroisses de Lans, Villard de Lans, Autrans et Méaudre. Le seigneur assure dès lors la protection des personnes et des biens et rend la justice. Les paysans vivent dans une étroite dépendance économique et juridique avec le seigneur.

Parmi eux: L’ordre des Antonins fonde au XIIème siècle un prieuré dénommé ‘Prior vallis caprarie’, ou prieuré de la vallée des chèvres qui marque le début du hameau de Valchevrière.

L’église paroissiale de Villard de Lans, dédiée à St Bonnet, évêque de Clermont (627-710) est citée dès la fin du XIIème siècle et fut peut- être dépendante du prieuré de Valchevrière ou du château de Corrençon dont la motte castrale est encore visible au cœur du village. Son clocher, du début du XVIème siècle, de pierre blanche du pays, est orné à chaque angle de gargouilles d’aspect assez fruste figurant un chien, un sanglier, un ours, ainsi qu’une tête d’homme à coiffure médiévale.

Villard-de-Lans profite durant toute la période d’une position stratégique aux croisements des routes allant de Sassenages à Die et du Royans au Trièves par le col Vert. Le commerce du bois devient fleurissant.

Les XVIIème et XVIIIème siècle: l’émancipation d’un pouvoir en déclin

La faillite des barons au cours de la deuxième moitié du XVIIème siècle entrainent la rupture des liens privilégiés entre Villard et Sassenage. Les notables de Villard-de-Lans constituent alors une assemblée de citoyens. Une nouvelle époque pour le village, dorénavant plus indépendant, va pouvoir commencer.

A la fin du XVIIème siècle il est fait mention de 900 communiants – catholiques - et 9 familles hérétiques (non catholique). La vie quotidienne est alors rythmée par les saisons, La majeure partie des habitants sont des paysans qui vivent de l'agriculture et de l'exploitation forestière. Les plus riches villageois ne possèdent guère plus de cinq ou six vaches et les plus pauvres guère plus que quelques chèvres qui se nourrissent sur les terrains communaux. Les cochons, peu nombreux, vivent souvent au cœur de la maison, l'animal étant souvent sacrifié à l'occasion de Noël.
Les autres exploitent les terres en auto-suffisance et leurs parcelles de bois pour le chauffage mais aussi l’ameublement et la construction. La centralité du bois dans la vie quotidienne des habitants à fait de la forêt un
espace de conflits entre habitants mais aussi avec la communauté. On rencontre des fendeurs, des cercliers, des couvreurs, charpentiers, tonneliers, charrons, tourneurs, charretiers, vaniers… Une multitude d’acteurs vont se côtoyer et revendiquer leurs droits sur le milieu sylvicole.

En 5000 ans d’histoire de présence humaine, la forêt a connu les simples cueilleurs et l’exploitation pour fournir en charbon de bois les industries de la vallée. Au XVIIIème siècle, l’industrialisation entraine une surexploitation et l’état dégradé de la couverture forestière pose des problèmes (ruissèlement, érosion des sols) en France, mais le Vercors isérois reste encore préservé par une exploitation plus raisonnée.

Le XIXème siècle : D’une révolution à une autre

Au cours de la Révolution française, Villard est érigé en commune et chef-lieu de canton. La commune s’illustre par des actes symboliques forts envers les institutions religieuses et seigneuriales. Le 30 janvier 1794, à la suite de la fuite du baron de Sassenage, la municipalité dresse un bûcher et y brûle tous les titres seigneuriaux. Par décret du 15 novembre 1793, la municipalité villardienne décide de descendre les cloches de l’église et de seulement laisser une petite cloche pour appeler le Conseil des habitants, le jour du Décadi. L’église de St Bonnet est saccagée. Les tensions sont grandes entre la municipalité acquise aux idées révolutionnaires et l’église. Un grand incendie dévaste l’église le 10 avril 1795 sans que l’on ait connaissance de son origine. Faute de moyen, une lettre de 1803, stipule que l’église est en ruine et menace de s’écrouler.

La dispersion des biens seigneuriaux, permet l’investissement de certaines familles de notables. Le bourg de Villard de Lans se développe, on peut estimer alors à 2000 le nombre d’habitants. L’économie se développe et il est nécessaire d’aménager de nouvelles voies de circulations. Les «Pas » ou cols situés entre 1100 et 1500 m qui permettent de franchir les falaises et d’accéder à la plaine , restent dangereux. Les liaisons intérieures sont rendues difficiles par le passage des gorges de la Bourne et du Furon. La pression des exploitants forestiers se fait sentir, il est temps de construire des routes plus praticables et plus sûres pour les habitants et les commerçants. C’est donc dans un mouvement général d’aménagement routier du territoire français que les routes sont progressivement construites. Elles sont ouvertes de Sassenage à Villard de Lans en 1827, celle des gorges de la Bourne en 1872, de St Nizier du Moucherotte en 1875 etc. Dès 1900 c’est un réseau de 700km de routes qui sillonnent et désenclavent le Vercors.

L’industrialisation des villes au XIX°siècle, permet l’apparition d’une classe aisée qui profite de l’amélioration des moyens de transports pour sortir des fumées et nuisances de la ville et prendre l’air pur à la montagne. Ce sont les premiers touristes. Ils sillonnent le Vercors dans les ‘ Trains de plaisir ‘ ces grands véhicules décapotables et sont friands des histoires relatant les exploits accomplis lors de leur construction. Un syndicat d’initiative se forme en 1905 et en 1906, Villard-de-Lans est classé Station climatique puis sera classée Station de sport d’hiver. Le développement progressif des sports d’hiver, que ce soit le ski, le bobsleigh et la luge doit beaucoup à la mise en place d’équipements sportifs dans les années 1920. Cela permet d’accueillir les premières compétitions d’importance à l’aube de la seconde guerre mondiale. Les concours se multiplient ; les tremplins et les téléskis s’installent. Ces compétitions sont nombreuses et attirent beaucoup de grenoblois. Les techniques du ski et les équipements se modernisent et l’installation de l’électricité par Séraphin Achard- Picard en 1888 à Villard de Lans permettra à long terme l’installation des premiers télésièges.

Le Tram qui relie depuis 1920 Grenoble à Villard de Lans a joué un rôle déterminant sur l’afflux des touristes hivernaux et sur l’évolution de la société villardienne, passant progressive d’une économie agricole et sylvicole à une économie de service (hotel, restaurant, ….).

Le climat du Vercors est réputé. C’est la tuberculose qui est à l’origine du développement des stations climatiques. On connait cette maladie depuis des siècles mais c’est avec la découverte du bacille de Kock en 1882 que ce « fléau » est reconnu. C’est à partir de cette époque que les médecins préconisent «le bon air de la montagne » pour éviter la contagion, sans que cela soit vérifié. Les premiers sanatoriums naissent d’abord en Allemagne et en Suisse avant de faire leur apparition en France. Le Vercors apparait alors comme une forteresse idéale pour protéger « les enfants de la ville ». Villard de Lans qui déjà à cette époque est un site touristique réputé accueille parmi ses touristes des tuberculeux et leur famille. Néanmoins, le décès de jeunes villardiens, sème l’inquiétude parmi la population, entrainant l’exclusion des tuberculeux à Villard de Lans. La crainte de la contamination est réelle. Le préventorium La Tremblay est alors rachetée par la commune en 1926 et devient l’hôtel-établissement de l’Adret. A défaut de l’accueil de tuberculeux, la commune se spécialise dans l’accueil
d’enfants délicats. En 1926, Villard de Lans devient «Station d’altitude spécialisée pour le séjour d’enfants délicats et convalescents ». Pour remplir ces conditions, un comité médical établit alors des certificats de non-tuberculose et non contagiosité à toutes personnes devant séjourner à Villard de Lans. Le 21 août 1930, Villard de Lans obtient son classement comme Station climatique pendant 50 ans. Le succès est immédiat et les maisons d’enfants fleurissent un peu partout. La cure climatique comporte un programme strict : Promenade en ski ou à pied pour une bonne oxygénation, cure de soleil ou héliothérapie, gymnastique alternée avec repos sur balcons, bonne alimentation et hygiène parfaite et un suivi médical rigoureux.

Le XXème siècle. La guerre

Eté 1939, la guerre arrête tout, les hommes en âge de combattre sont mobilisés et l’ambiance n’est plus au tourisme.

A la suite de l’invasion de la Pologne, un lycée polonais s’installe à Villard de Lans en 1940 et jusqu’en 1946 dans l ’Hôtel du Parc et du château. C’est le seul établissement libre d’enseignement secondaire polonais en Europe occupée. Le lycée Cyprian Norwid est alors une école de résistance morale, culturelle, militaire. Les départs clandestins pour Londres, les morts aux combats de Vassieux et la trentaine de déportés, ont laissé un fort souvenir et des liens puissants entre les anciens élèves polonais et les villardiens. Aujourd’hui l’association …. est le garant de cette mémoire, qu’elle relate au sein de son site interne. …..

En mars 1941, Pierre Dalloz et l’écrivain Jean Prévost imaginent transformer le Vercors en « Citadelle de la liberté ». Nombre de réfractaires au STO ou issus des chantiers de la jeunesse (organisation qui remplace le
service militaire) rejoignent le maquis. En février 43, le projet Dalloz devient le « Plan Montagnard », bientôt approuvé par De Gaulle et les Alliés. Le plan prévoit que le Vercors interviendrait au moment d’un débarquement
dans le sud de la France. Les troupes aéroportées dans le massif prendraient les Allemands à revers avec l’aide des maquisards. Le Débarquement aura lieu en Provence le 15 aout 1944, mais le 21 juin 1944, 15000 hommes de la Wehrmacht sont lancés par le général allemand Pflaum à l’assaut de la citadelle. En moins d’une semaine, le Vercors perd plus de 600 résistants et une centaine d’allemands sont tués.

Jamais le Plan Montagnard ne sera donc mis à exécution. Le secteur des Quatre Montagnes moins touché que le sud du Vercors, mais connais l’incendie de St Nizier et Valchevrière, bourgs complètements détruits à l’exception de quelques bâtiments.

Le hameau de Valchevrière à 8 km de Villard-de-Lans, partiellement en ruine en 1944 est ciblé car il abrite des maquisards. Les 22 et 23 juillet, au belvédère la bataille fait rage entre les troupes allemandes et les hommes du lieutenant Chabal. Ces derniers sont tués, les allemands lancent des grenades incendiaires dans le village. Seule la chapelle est épargnée. Il n’y a aucun mort civil, les habitants (au nombre de 13 à cette époque), s’étant cachés aux alentours.

 

Le XXème siècle. Les jeux

Sur le plan touristique, poussé par l’engouement des touristes et afin de répondre au mieux à leurs attentes. La commune de Villard de Lans décide en 1950 de concéder à la Société d’équipement de Villard-de-Lans (la SEVL) les terrains de la future station de ski ‘Cote 2000’ en vue de la mise en valeur de son domaine skiable qui ouvre en 1951.

Dans les années ’60, la commune Villard-de-Lans va connaitre un véritable coup de projecteur: les JO.

Le 28 janvier 1964, à Innsbruck le Comité International Olympique confie les Jeux Olympiques d’Hiver à Grenoble. Ces Xèmes Jeux se dérouleront du 6 au 18 février 1968 dans la Ville et les stations du Dauphiné : Chamrousse pour les épreuves alpines, Autrans pour les épreuves nordiques, Villard-de-Lans pour la luge, St Nizier du Moucherotte pour le saut de 90m, l’Alpe d’Huez pour le bobsleigh, et Grenoble pour toutes les épreuves de patinages.

Villard-de-Lans est déjà connu pour ces compétitions. En 1959, la commune organisait déjà les 4èmes championnats du monde de luge. Il est donc normal que la station du Vercors « berceau de la luge en France » soit choisie pour accueillir les lugeurs olympiques. Quant à Autrans, elle était pionnière de l’introduction du ski de fond en France en installant le premier foyer de fond. Village Olympique, pistes de fond et nouveaux hôtels changent le destin de la petite commune et lancent la station. A St Nizier est construit le plus beau tremplin du monde au pied du rocher des Trois Pucelles. Le site a pu accueillir 70 000 spectateurs lors des Jeux.

 

Depuis 1968

Villard-de-Lans dispose depuis 1968 d’une aura incontestée, centre névralgique du Vercors isérois, la commune a su se diversifier en offrant une offre touristique tout au long de l’année.

Encouragé par une demande de plus en plus importante dans les années 1970, avec la démocratisation des congés payés et l’augmentation des salaires, la commune établit en 1983, la liaison entre son domaine skiable et celui de Corrençon qui s’est doté récemment de remontées mécaniques et de télésièges. La SEVL devient donc la SEVLC.

Afin d’offrir une offre touristique complète, la commune ne cesse d’aménager de nombreux équipements et améliore ceux existants. Un espace loisirs vois ainsi le jour au centre du village. Il est composé d’une piscine couverte, d’un espace fitness, et d’une patinoire intérieure. Le classement en station touristique permet l’installation d’un casino. Les terrains de tennis, pétanques sont rénovés, des parcs sont aménagés.

La Mairie déménage en 1982 dans les anciennes écoles délocalisées aux Laiches. Le bâtiment au cœur du bourg est réhabilité pour accueillir un espace muséal dédié à l’histoire du Vercors isérois. Depuis, il est le garant de la riche évolution – toujours en cours – du territoire des 4 montagnes et de ses habitants empreint de résilience. La maison du Patrimoine offre ainsi un volet culturel au tournant des années 1980, période où la neige se
faisait rare.

Maires à Villard

Depuis mai 2020 : Arnaud MATHIEU
2008 – 2020 : Chantal CARLIOZ
2001 – 2008 : Jean-Pierre BOUVIER
1995 – 2001 : Michel DAUDENS
1989 – 1995 : Albert ORCEL
1983 – 1989 : Marcel BONNARD
1977 – 1983 : Albert ORCEL
1971 – 1977 : André RAVIX
1970 – 1971 : Gaston REY
1961 – 1970 : Roger LEFRANCOIS
1935 – 1961 : René MURE-RAVAUD
1929 – 1935 : Paul POUTEIL-NOBLE
1907 – 1929 : Jules MASSON
1895 – 1907 : Jean COCAT
1884 – 1895 : Antoine ROUX-FOUILLET
1878 – 1884 : Jean-Séraphin JOURDAN
1852 – 1878 : Jean-Claude ACHARD-PICARD
1848 – 1852 : Julien ROUX-FOUILLET

Les premières élections municipales sont organisées en France en février 1790 (Loi du 14 décembre 1789).

Claude CHABERT des Pouteils
Est élu au 1er tour le 1er février 1789, mais dès le lendemain il refuse le poste de maire sous prétexte qu’il habite un hameau trop éloigné du bourg.

Claude MAZET
02 février 1789 – 30 décembre 1790. Ancien greffier, le 30 décembre 1790 il est élu juge de paix du canton de Lans.

Pierre NICOLLET
30 décembre 1790 – 09 décembre 1792
En 1791 commence ce que l’on appelle « la guerre des bancs » partout en France. C’est la contestation de la prérogative des notables d’avoir, avec des bancs marqués à leurs noms, les meilleures places à l’église. A Villard c’est une vraie poussée de révoltes qui provoquent de chaudes discussions. 1793, arrivée de la République et du nouveau calendrier

Pierre ALLARD
Deacute;cembre 1792 – décembre 1794
En 1793 le seigneur de Sassenage émigre et le châtelain Jean-Baptiste AIMARD son représentant à Villard est emprisonné. Début 1794 à Villard on dresse un grand bûcher pour brûler les titres seigneuriaux. Pierre ALLARD est ensuite incarcéré à la maison d’arrêt de Grenoble, on lui reproche d’avoir voulu diriger la commune tout seul, mais on devine l’action des anciens notables du bourg qui ont réussi à écarter le cabaretier révolutionnaire extrémiste. Il est destitué de ses fonctions. C’est l’époque de la grande terreur et de la déchristianisation, la pluspart des églises en France sont pillées. A Villard, la municipalité reçoit en novembre 1793 l’ordre de démonter les cloches et de les envoyer à la fonderie de Grenoble pour en faire des canons. Mais elles n’y parviendront jamais : on peut supposer que des villageois, profitant peut-être de l’incarcération du maire, avaient récupéré les cloches et les avaient cachées à Lans.

Jean ACHARD
6 décembre 1794 – décembre 1794
Dit « le grenadier ». Ardent révolutionnaire, il applique à contre temps la politique de déchristianisation, alors qu’ailleurs on laisse les édifices du culte catholique rouvrir, il fait fermer les chapelles de Valchevrière et de Corrençon (qui est alors un hameau de Villard). A cette occasion il est accueilli à coups de pierres par les habitants. Il se brouille avec son conseil municipal contre lequel il a tenu des propos virulents, les ayants traités de « fanatiques et royalistes ». Il est finalement destitué de ses fonctions. 1795, le régime politique du Directoire remplace les communes par des municipalités cantonales : la municipalité cantonale de Lans, tient ses réunions à Lans, village très anti-révolutionnaire. Au début des années 1800 Lans perd son titre de chef lieu de canton qui passe à Villard et les anciennes municipalités sont rétablies.

Joseph AIMARD
12 avril 1800 – 29 septembre 1805
Le début de l’Empire correspond à un certain « retour à l’ordre » à Villard, avec le retour des notables au conseil.

Jean Baptiste Joseph AIMARD
29 septembre 1805 – 1810
Père de Joseph AIMARD, ancien châtelain
Avec leurs mandats se termine réellement le chapitre de la Révolution, notamment avec le retour des bancs et des cloches à l’église. Jean Baptiste Joseph AIMARD démissionne en 1810 suite à sa nomination aux fonctions de maire de Sassenage. Une des préoccupations majeures de ces nouvelles municipalités (de 1789 à 1810) consiste à entretenir et exploiter les forêts.

Jean Baptiste Joseph Gabriel JULLIEN
8 mai 1810 – 1817
Il est nommé maire de la commune du Villard-de-Lans par arrêté préfectoral du 08 mai 1810, il est notaire et habite au château.

Jean Baptiste ALLARD
1817 – 1822. Il est nommé maire de la commune du Villard-de-Lans en 1817 et démissionne cinq ans plus tard en juillet 1822.

Jean Baptiste Joseph Gabriel JULLIEN
1822 -31 décembre 1835
Il est à nouveau maire et il le reste jusqu’à son décès. Il est donc maire pendant 20 ans, durée remarquable à l’époque, qui fait alors de lui un des personnages centraux de la commune. La fonction de maire telle qu’elle était prévue initialement était dotée d’un pouvoir fort par rapport au conseil municipal. Le maire comme aujourd’hui exerçait ses pouvoirs sous le contrôle du conseil municipal et du préfet, «étant à la fois le chef de ses administrés et le prolongement du bras de l’Etat. Mais le maire jusqu’en 1884 est très généralement nommé par le préfet, ce qui le rend dépendant du régime en place. Monsieur JULIEN utilise à maintes reprises ces pouvoirs en décidant de nombreux arrêtés pour améliorer l’hygiène dans le bourg et maintenir l’ordre. Par exemple :
– Il prend, comme nombre de ses confrères feront par la suite, un arrêté de police contre les auberges, cafés et cabarets. « Considérant que de nombreuses familles se ruinent dans la débauche, en passant les jours et presque les nuits entières des dimanches et des fêtes dans les auberges, cafés et cabarets et que cela est souvent la cause de rixes et même de scandales… Art 1 -fermeture à 10 heures. Art 4 – interdiction de servir à boire à des gens ivres et de recevoir des enfants de moins de 16 ans non accompagnés. Art 5 – défendu de retenir aucune personne chez eux faute de paiement ou de leur prendre… quelques effets d’habillement. Art 7 – interdiction des jeux de hasard. (…) »
– Dès son entrée en fonction monsieur le maire prenait un arrêté pour « interdire la libre circulation des cochons dans le bourg et obliger les éleveurs de porcins à faire construire de petits bâtiments en pierre et près de la maison. Plus tard il allait également s’en prendre aux chèvres. »
Mais ce qui caractérise surtout son mandat, c’est son action décisive pour la construction des routes. Pour faire avancer les travaux et compte tenu des problèmes financiers de la commune, il avance lui-même l’argent pour certains des travaux ; ce que l’on apprend dans les registres des délibérations plus tard, lorsque ses héritiers se lancent dans des poursuites contre la commune pour être remboursés de cet argent avancé par leur oncle. Entre 1836 et 1840 s’installe au conseil municipal de Villard-de-Lans une période d’instabilité, puisqu’il y aura quatre mandats différents en 4 ans.

Pierre Antoine ROUX-FOUILLET
11 février 1836 – 02 avril 1836
Meunier cultivateur aux Gauchets il est nommé le 11 février 1836 mais il démissionne deux mois plus tard.

Jean Baptiste ALLARD
02 avril 1836 – 28 octobre 1837
Ancien maire, il est nommé par arrêté préfectoral le 28 mars 1836. Il reste maire pendant un peu plus d’un an avant de démissionner à son tour.

Félix Eugène BERTRAND
28 octobre 1837 – 16 septembre 1838
Notaire, il est le neveu de l’ancien maire M JULLIEN et a hérité du château où il habite avec son épouse. Il reste maire pendant un an puis démissionne, étant devenu conseiller général.

Jean Baptiste ALLARD
16 septembre 1838 – 1840
Il est à nouveau nommé maire par arrêté du préfet du 18 juin 1838. Il remplit ses fonctions jusqu’en 1840, où il démissionne à nouveau. On ne sait ce qui pousse ces maires à démissionner les uns après les autres, il ne semble pas qu’il y ait beaucoup d’agitation au village à l’époque et par ailleurs les membres du conseil restent à peu près les mêmes. Il est possible que ce soit le conflit judiciaire avec les habitants de Corrençon qui leur pose autant de problèmes, car la commune à cette époque est en procès avec les habitants de cette section.

Joseph PEYRONNET
15 août 1840 – 04 septembre 1848
Il est nommé maire par arrêté du préfet du 06 août 1840. Le procès opposant la commune et les habitants de la section de Corrençon lui pose également beaucoup de problèmes, en effet le jugement est rendu le 25 août 1840 au profit des habitants de Corrençon qui obtiennent la majeure partie de la forêt dite de Corrençon.

Afin de conserver au mieux ses archives, la commune de Villard-de-Lans a déposé successivement des archives au sein des Archives départementales de Grenoble. Elle en reste propriétaire mais les confie pour conservation au département qui s’engage à les rendre accessible à tout citoyen. La liste des archives déposées est disponible ici .


• Malgré les dépôts, la commune conserve toujours une masse importante d’archives, d’environ 250 ml (mètres linéaires). Elles sont communicables a tout citoyen qui en fait la demande. Néanmoins, afin de respecter certains éléments du droit (secret médical, vie privée, secret industriel) certains documents ne sont communicables qu’après un délai de plusieurs années.
• Pour toute consultation : contacter l’accueil ou envoyer un mail à l’adresse suivante : alexandre.maurice@vercors.org